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DEEE : comment prolonger la durée de vie de vos équipements

Réduire l’empreinte carbone du numérique devient un impératif dans les organisations publiques. Et pour ce faire, il est désormais nécessaire de prolonger la durée de vie des appareils en favorisant la valorisation et le réemploi. Explications.

C’est un véritable sac à dos qui est accroché aux épaules des serveurs, écrans et autres postes de travail. À l’intérieur de ce sac à dos, se trouve le poids des ressources naturelles nécessaires à la fabrication de ces équipements.

« Calculé en tonnes de ressources par tonne de produit, il prend en compte les ressources renouvelables, non renouvelables, les déplacements de sol, la consommation d’eau et d’air. Sur cette base, un smartphone pèserait 200 kg », indique le site de La Banque des Territoires.

Et ce sac à dos explique à lui seul une très grande partie de l’empreinte carbone du numérique. Pour réduire cette empreinte, il est donc nécessaire de prolonger la durée de vie des appareils en favorisant la valorisation et le réemploi.

Répondre à la contrainte réglementaire

Dans le secteur public, la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire) encourage les acheteurs de l’État et des collectivités territoriales à intégrer à leurs commandes au moins 20 % de produits issus du réemploi ou de la réutilisation ou intégrant des matières recyclées. Mais les modes de consommation de l’IT dans les grandes organisations doivent encore le plus souvent être adaptés à ces nouvelles contraintes.

Une étude récente assure que 55 % des appareils électroniques sont jetés sans que ce soit nécessaire. Le chiffre atteint même 60 % pour les ordinateurs renforcés, 65 % pour les tablettes et 69 % pour les smartphones. Surtout, ce remplacement est souvent planifié, ce qui nuit à la prolongation de la vie des produits sur une base unitaire. “Dans la majorité des cas, les appareils sont remplacés à une date prédéterminée et non lorsqu’ils cessent de fonctionner. “En d’autres termes, les entreprises programment l’obsolescence de leurs appareils mobiles et se créent des coûts supplémentaires évitables », souligne l’étude.

Miser sur l’upcycling

Le réemploi est néanmoins de plus en plus pratiqué, soit en interne dans les organisations, soit en faisant appel à un prestataire. Cette tendance au réemploi du matériel informatique a un nom : l’upcycling.

« L’upcycling se traduit en français par surcyclage ou encore upcyclage, ce qui pourrait se définir par “recycler par le haut”, indique le site Les Horizons. L’upcycling est une sorte de super recyclage qui est devenu en quelques années l’une des grandes tendances en matière d’économie circulaire. L’objectif est de récupérer des matériaux ou des produits dont on ne se sert plus, dans le but de créer des objets ou produits de qualité supérieure ».

Seulement 17 % des 53 millions de tonnes de déchets électroniques générés dans le monde en 2019 ont été recyclés.

 

Alors que seulement 17 % des 53 millions de tonnes de déchets électroniques générés dans le monde en 2019 ont été recyclés, la tendance se généralise à un nombre bien plus important d’entreprises, qui intègrent dans les appels d’offres cette capacité à valoriser le matériel en fin de cycle.

Concrètement, comment cela se passe-t-il ?

Un service de récupération d’actifs comme celui de Dell propose aux entreprises une prise en charge complète des équipements qu’elles souhaitent remplacer. Le prestataire vient dans les locaux de l’entreprise pour inventorier et collecter les systèmes. Il peut s’agir d’ordinateurs, de téléphones, de serveurs, de baies de stockage, d’écrans, ou encore de bornes wifi, quel que soit le constructeur.

La prestation prend en compte également un point crucial : celui de la destruction des données conformément à la norme NIST SP 800-88 r1. Cette opération peut être réalisée dans des centres dédiés ou directement sur site, un critère important pour les clients manipulant des données sensibles, dans les secteurs de la santé, de la finance ou de la défense.

Des dizaines de milliards de dollars à récupérer

Ensuite, l’appareil peut être reconditionné afin d’être réintégré sur le marché secondaire. Un audit permet d’évaluer la valeur de l’équipement. Et dans le cas où les appareils ne peuvent pas être revendus, car trop anciens, trop détériorés ou non fonctionnels par exemple, ils partent alors vers une chaîne de recyclage. Entre 88 % et 94 % de la matière peut ainsi être récupérée. Avec parfois une belle promesse économique.

D’après un rapport publié par l’organisation internationale WEEE (Waste Electrical and Electronic Equipment), « un million de smartphones pourraient générer 24 kg d’or, 16 000 kg de cuivre, 350 kg d’argent et 14 kg de palladium. En 2019, la valeur de ce type de matières premières dans l’ensemble des déchets électroniques a été évaluée à environ 57 milliards de dollars, dont seulement 10 milliards ont été récupérés”.

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