476 millions. C’est le nombre d’objets connectés médicaux qui pourraient être en circulation dans le monde à l’horizon 2025, selon les estimations du cabinet Frost & Sullivan. Ce chiffre en cache un autre : le chiffre d’affaires global du marché de l’IoT médical, qui devrait s’envoler de 20,9 % par an pour dépasser les 128 milliards de dollars d’ici 2025, à l’échelle planétaire ! Au-delà des simples considérations business, il y a la réalité : celle qui consiste à soulager les souffrances des malades et d’explorer toutes les voies possibles pour améliorer le bien-être des patients et de leur entourage. Dans ce domaine, différentes pistes sont explorées et certaines, de longue date.
L’électrostimulation numérique au service de la rééducation
Faire circuler un faible courant électrique dans les tissus musculaires pour les activer et les réactiver tout en limitant la souffrance articulaire… Dès le XIXe siècle, l’électrostimulation était utilisée dans le domaine de la santé. Elle est aujourd’hui employée notamment dans la rééducation post-opératoire des patients. Et associée aux technologies numériques, l’électrostimulation a encore gagné en intérêt.
Ainsi, ces dispositifs d’électrostimulation numériques peuvent être programmés et ajustés de manière précise pour répondre aux besoins spécifiques de chaque patient. Connectés à des applications mobiles ou des plateformes en ligne, ces solutions permettent aux patients de suivre leur traitement à distance sous la supervision de professionnels de la santé. Un atout majeur pour les patients qui ne peuvent pas se déplacer fréquemment vers un cabinet médical ou une clinique.
Les applications médicales sont innombrables. Parmi les plus abouties, on retiendra par exemple le Lokomat. Ce dispositif développé par le firme suisse Hocoma est un système de rééducation robotique qui utilise l’électrostimulation pour aider les patients à retrouver leur mobilité après des accidents vasculaires cérébraux, des blessures médullaires ou des interventions chirurgicales orthopédiques. Le Lokomat est aujourd’hui massivement utilisé dans de nombreux hôpitaux européens.
Réalité virtuelle : une anesthésie digitale plutôt que générale
En France, le Centre Hospitalier Universitaire de Lille a fait un pas en avant significatif en utilisant la réalité virtuelle pour améliorer l’expérience des patients lors de procédures médicales. Cette initiative s’appuie sur des casques de réalité virtuelle pour distraire les patients pendant les interventions médicales.
La réalité virtuelle permet de réduire l’anxiété des patients, ce qui est particulièrement bénéfique pour les enfants.
Cette approche a permis de réduire l’anxiété des patients et de diminuer la nécessité d’anesthésie générale, ce qui est particulièrement bénéfique pour les enfants confrontés à des examens ou des soins douloureux.
C’est également à Lille que, depuis 2022, la solution AR|Chimio est expérimentée au sein de l’unité de préparation des chimiothérapies. Le principe ? Des lunettes connectées qui équipent l’opérateur dans l’isolateur et lui fournissent toutes les indications au fur et à mesure de l’avancée de la préparation. L’opérateur visualise directement sur l’écran de ses lunettes les étapes qu’il doit suivre. S’il en oublie une, le système bloque instantanément. Agrémenté de commandes vocales, le dispositif permet au technicien de garder les mains totalement disponibles.
Une pilule connectée contre la douleur ?
S’ils sont bien utiles pour veiller sur vos constantes lorsque vous vous livrez à votre activité sportive favorite, les objets connectés médicaux jouent aussi un rôle croissant dans la gestion des soins au long cours, comme de la douleur des patients. Des capteurs connectés sont ainsi utilisés pour surveiller les patients atteints de maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension artérielle ou encore les problèmes d’arythmie cardiaque. Le bénéfice : permettre aux patients et à leurs médecins d’assurer une vigilance constante mais non invasive, de façon à suivre en temps réel les paramètres vitaux et de mieux gérer la maladie.
Certaines innovations en revanche peuvent être sujettes à caution. C’est le cas par exemple de la pilule connectée d’Abilify. Baptisée MyCite, il s’agit d’une version d’un médicament antipsychotique (Abilify) qui intègre un capteur comestible. Ce capteur enregistre le moment où le médicament est pris et l’information est transmise à un smartphone ou à un dispositif portable, aidant ainsi les médecins et les familles à surveiller la prise de médicaments des patients souffrant de troubles mentaux.
Après avoir été validé par la FDA américaine en 2017, ce traitement connecté ne verra jamais le jour en Europe. Le comité des médicaments à usage humain (CMUH) a estimé qu’il ne disposait pas de suffisamment d’informations sur la qualité de fonctionnement du dispositif et redoutait un risque de surconsommation du médicament au cas où une prise n’aurait pas été correctement comptabilisée… Cette pilule connectée ne sera donc pas distribuée sur notre rive de l’Atlantique.
Le digital, un remède contre l’isolement
Au-delà des innovations très complexes, le numérique joue un rôle essentiel dans l’amélioration de la qualité de vie des patients hospitalisés. Comment ? En maintenant le contact avec leurs proches. Grâce aux dispositifs numériques tels que les tablettes, les smartphones et les ordinateurs, les malades peuvent rester connectés avec leur famille et leurs amis, même lorsque la distance physique les sépare.
Les appels vidéo, messages instantanés et réseaux sociaux apportent un réconfort psychologique crucial.
Les appels vidéo, les messages instantanés et les réseaux sociaux offrent des moyens rapides et faciles de communiquer, apportant un réconfort psychologique crucial aux patients, renforçant leur moral et réduisant le sentiment d’isolement souvent associé à une hospitalisation. Cette connectivité numérique humanise l’expérience hospitalière en maintenant des liens affectifs forts, essentiels pour le bien-être des patients.
Si l’utilisation du numérique dans la santé peut être un défi, notamment sur le plan de protection des données, il contribue à améliorer la qualité des soins en proposant des expériences différentes qui améliorent le quotidien de nombreux malades et de leurs proches. Il reste, encore à ce jour, un vaste champ exploratoire !
Une réponse
Cet article met en lumière les avantages considérables du numérique dans le domaine de la santé. La connectivité numérique maintient des liens cruciaux entre les patients hospitalisés et leurs proches, offrant ainsi un réconfort psychologique essentiel. Malgré les défis liés à la protection des données, le potentiel du numérique dans la santé est immense et continue d’évoluer. Comment pensez-vous que ces avancées peuvent encore être améliorées pour mieux répondre aux besoins des patients et des professionnels de la santé ?