À la fin janvier 2024, la volonté de déployer la semaine de 4 jours dans le secteur public a été annoncée par le premier ministre, Gabriel Attal, lors de son discours de politique générale. Une note de la DGAFP diffusée le 22 mars a entériné le principe d’une expérimentation, notamment dans les ministères.
Cette note définit le cadre d’une expérimentation grandeur nature de la semaine en 4 jours et renvoie aux ministères le choix des « services expérimentateurs ». Cette expérimentation doit débuter à l’automne 2024 au plus tard pour une durée d’un an.
L’expérimentation de la semaine en 4 jours doit durer un an.
Les principes d’une expérimentation grandeur nature
Sur le papier, le principe énoncé est le suivant : des effectifs constants, 1 607 heures annuelles, un ajustement des journées RTT, et un maintien de la qualité du service public. Cette expérimentation s’adresse aux services dans lesquels l’organisation du travail correspond au régime horaire hebdomadaire « sur 5 jours », mais elle ne concerne pas les enseignants.
Le principe de la semaine en 4 jours devra toutefois respecter les dispositions réglementaires comme les durées de travail maximales quotidiennes (jusqu’à 10h00), hebdomadaires et respecter la pause méridienne. La note propose enfin de plafonner réglementairement à 2 jours de télétravail maximum hebdomadaire pour les agents en semaine en 4 jours et rappelle la vigilance portée sur la santé physique et mentale des agents.
L’expérimentation prévoit un plafonnement à 2 jours de télétravail maximum hebdomadaire
Un changement majeur dans l’organisation du travail
Si l’expérimentation est concluante, la mise en place d’une semaine de quatre jours impliquera un bouleversement majeur dans l’organisation du travail au sein des administrations.
Les horaires d’ouverture, les plannings des équipes et les modalités de prise de congés devraient être repensés pour s’adapter à ce nouveau rythme. Les services publics devraient veiller à maintenir une continuité de service tout en permettant aux agents de bénéficier de leur jour de repos supplémentaire.
Au cœur des changements organisationnels : l’adoption du télétravail, au moins partiel pour un grand nombre d’agents du service public et des conséquences fortes sur les usages digitaux de la fonction publique. Le télétravail, déjà largement répandu dans la fonction publique, pourrait être encore davantage encouragé pour permettre aux agents de mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle, mais aussi réduire l’empreinte environnementale de la fonction publique en limitant les déplacements physiques des agents pour se rendre sur leur lieu d’exercice. Le travail en équipe et la collaboration pourraient également être renforcés pour assurer une meilleure coordination et une plus grande efficacité dans l’accomplissement des missions.
Réduction des transports, optimisation des espaces de travail, l’impact environnemental de la semaine en 4 jours fait partie intégrante de l’expérimentation.
Des avantages et des défis à relever
La mise en place d’une semaine de quatre jours va sans doute nécessiter des adaptations en termes d’équipements. Favoriser l’exercice en télétravail suppose de fournir aux agents un matériel informatique adapté et soulève un certain nombre de questionnements liés aux frais associés à ce mode d’exercice ou encore à la sécurité des données. Les administrations seront amenées à investir dans des solutions de visioconférence, de partage de documents et de gestion de projet pour optimiser l’organisation du travail et garantir la qualité du service rendu aux usagers.
La semaine de quatre jours au sein de la fonction publique est de nature à améliorer la qualité de vie au travail, réduire le stress et l’absentéisme. Mais, il faudra impérativement veiller, et c’est une priorité fixée par la note de cadrage de l’expérimentation, sur la santé mentale des agents.
Si cette expérimentation soulève des défis importants notamment sur le plan de la formation des agents, elle pourrait toutefois, en cas de succès, contribuer à concilier pragmatisme économique et environnemental, bien-être des agents et qualité du service public !