C’est un partenariat qui illustre l’intérêt croissant des établissements de soin pour l’intelligence artificielle. Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Montpellier s’est engagé dans une collaboration avec l’entreprise Dell Technologies à l’occasion du salon Santexpo, fin mai 2024, à Paris. Une lettre d’intention a été signée par Anne Ferrer, la directrice générale du CHU, et par Philippe Lecanthe, vice-président et general manager du secteur public France chez Dell Technologies.
Anonymiser les données
Le document scelle l’engagement des deux parties prenantes pour « l’innovation et l’excellence dans le domaine de la santé », à travers la gestion et l’exploitation des data du CHU de Montpellier. « Nous accueillons un grand nombre de patients et avons aujourd’hui une masse de données disponibles », confirme Anne Ferrer.
Le partenariat prévoit en premier lieu la mise à disposition par Dell Technologies d’une plateforme d’intelligence artificielle qui va permettre d’anonymiser ces data dans le cadre de l’entrepôt des données de santé (eDOL) de l’établissement de soin languedocien. « C’est un préalable indispensable avant de les exploiter, explique Emmanuel Canes, directeur BU Santé Europe du Sud chez Dell Technologies. Ces données médicales nominatives relèvent de l’intimité des patients. Il importe donc de les anonymiser. »
« Nous souhaitons nous engager demain dans de nombreux développements avec le CHU de Montpellier, en imagerie comme sur différentes pathologies. »
Emmanuel Canes, directeur BU Santé Europe du Sud chez Delle Technologies
Des projets de recherche en perspective
Cette première étape en appelle d’autres. La plateforme d’intelligence artificielle devra également « permettre de mener des projets de recherche », ouvrant la voie à de nouvelles avancées médicales et à une meilleure prise en charge des patients.
Une collaboration jugée prometteuse par les deux organismes signataires. « Grâce à ce partenariat, nous allons faire en sorte que l’utilisation de nos données et la manière dont nous concevons nos algorithmes soient tout à la fois pertinentes et frugales », explique Anne Ferrer. Emmanuel Canes poursuit : « Nous souhaitons bien sûr aller plus loin dans le futur et nous engager dans de nombreux développements, en imagerie comme sur différentes pathologies sur lesquelles les algorithmes vont pouvoir travailler ».
« Au CHU de Montpellier, nous sommes intimement convaincus des atouts de l’IA. »
Anne Ferrer, directrice générale du CHU de Montpellier
Des soignants « augmentés »
À Montpellier comme dans de nombreux centres de soin, l’IA apparaît aujourd’hui comme un levier majeur pour développer la recherche médicale, accompagner l’établissement des diagnostics cliniques et améliorer l’accompagnement des patients. « Un CHU qui ne comprend pas aujourd’hui l’opportunité exceptionnelle que représente l’intelligence artificielle va perdre du temps, assure Anne Ferrer. A Montpellier, nous sommes intimement convaincus de ses atouts ».
L’IA représente également un enjeu pour les ressources humaines des établissements de soin. En automatisant certaines tâches, elle va, dans les années qui viennent, faire évoluer les missions des professionnels de santé et les orienter vers des activités à plus forte valeur ajoutée. Un sujet qui est également au cœur des préoccupations du CHU de Montpellier. « L’intelligence artificielle peut nous permettre d’ ‘‘augmenter’’ nos soignants », note la directrice générale du CHU. Une évolution positive à ses yeux : « Elle leur donnerait alors davantage de temps pour mener des travaux de recherche ou pour être au lit du patient ».