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La mesure : première étape sur la route du numérique responsable

Quels sont réellement les chemins qui permettent de réduire l’empreinte environnementale d’une organisation ? Pour le savoir, une seule solution : passer par la case mesure.

Pas de place pour le greenwashing. Les responsables informatiques cherchent des améliorations concrètes en matière environnementale. D’après une étude PAC/Numeum, 93 % des DSI intégreraient aujourd’hui des critères RSE à leurs appels d’offres. Le premier Le premier Observatoire publié par le cabinet IDC note néanmoins que 24 % des grands groupes et des administrations, seulement sont réellement avancés dans leurs projets RSE.

Engagement accéléré ou naissant, il est certain en revanche qu’une politique visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique dans le secteur public – comme dans le privé – ne pourra aboutir sans un indispensable travail de mesure.

Trouver la bonne carte

C’est ce sur quoi insistaient les experts réunis lors de la dernière édition du Green Tech Forum à Paris. D’après les participants à cette rencontre, pour éviter la sortie de route, la première étape ne peut être que celle de la mesure. Mais cette dernière peut s’avérer complexe à mener, notamment en l’absence de standards méthodologiques. Comme le souligne l’ADEME, « de nombreuses études tentent d’évaluer l’impact environnemental du numérique mais leurs résultats peuvent varier d’une étude à une autre. »

Sur 132 études évaluant l’impact environnemental du numérique, 91 % ne font pas mention de référentiels.

 

Une difficulté que l’on retrouve au niveau des organisations. L’explication première ? « Le déficit d’ancrage méthodologique » dans l’évaluation de cet impact. Sur 132 études publiées après 2010, l’ADEME constate que 91 % « ne font pas mention de référentiels ». Les référentiels de méthodologie d’évaluation promus par l’Union internationale des télécommunications (UIT) font pourtant autorité parmi les spécialistes. Mais ces derniers ne sont pas suffisamment exploités dans le cadre des études d’impact.

Ces référentiels se destinent en effet d’abord à un public d’initiés. Ils se révèlent par conséquent difficilement utilisables hors de ce cercle restreint. Si elles peuvent constituer une base de travail, ces méthodes doivent néanmoins être adaptées en fonction de l’organisation, de son environnement, de ses usages et de son degré de maturité.

Tracer son propre chemin

Mesurer, c’est collecter des données – de qualité de préférence. Chaque usage (messagerie, visioconférence, analyse, etc.) génère sa propre consommation énergétique et donc un équivalent carbone spécifique. Il est important, autant que possible, de procéder à une mesure réelle et non de se baser uniquement sur des estimations ou des modélisations basées sur des consommations moyennes.

L’approche basée sur la mesure réelle limite les risques de biais des modèles, contrairement à la modélisation qui peut surévaluer certaines variables et entraîner une mauvaise priorisation des actions. Une erreur de mesure pourrait encourager à s’attaquer en priorité à la réduction de la consommation de l’emailing, alors que la flotte de terminaux de l’organisation présente en réalité l’empreinte environnementale la plus conséquente.

Démarrer doucement…

La mesure de l’impact d’une solution ou d’un produit numérique nécessite donc de collecter des informations multiples et l’opération peut être fastidieuse au départ. Dans sa première version, la mesure sera sans doute imparfaite, et c’est normal. Mais les chiffres obtenus permettront de dégager des grandes tendances.

L’analyse du cycle de vie (ACV), une évaluation exhaustive prenant en compte l’ensemble des impacts (extraction des matières premières, distribution, utilisation, collecte, élimination, etc.) peut être une cible à plus long terme pour les administrations. Mais qui veut voyager loin ménage sa monture ! Avant de s’y attaquer (au risque de décourager les initiatives), un premier niveau d’analyse avec des données simples, mais maîtrisées, peut être mis en place.

N’hésitez pas à solliciter vos partenaires dans cette démarche ! Les acteurs qui composent l’écosystème de votre SI sont des sources précieuses d’informations pour vous aider à comprendre votre impact et à engager

… et identifier les voies d’accélération !

Une fois vos premières mesure en main, ces dernières devront logiquement entraîner la mise en œuvre d’un premier plan d’actions. En plus de vos propres observations, appuyez-vous également sur les connaissances établies. L’étude ADEME – Arcep sur l’empreinte environnementale du numérique peut par exemple vous aiguiller sur les priorités à établir.

La fabrication des équipements est une des premières responsables de l’empreinte environnementale du numérique.

 

Ainsi, la fabrication de nos équipements est une des premières responsables de l’empreinte environnementale du numérique en France. Les experts du secteur responsable s’accordent dès lors à recommander un allongement de la durée d’usage de ces appareils (PC, smartphones, serveurs, etc.), via le réemploi notamment.

L’écoconception des services numériques est une autre piste majeure d’amélioration. Des référentiels existants permettent de s’orienter. Administrations et collectivités pourront en particulier s’appuyer sur Référentiel général d’écoconception de services numériques de la DINUM (Direction interministérielle du numérique) pour construire des applications plus économes en énergie.

Impliquer les sponsors

La mise en place de votre stratégie de mesure est également l’occasion d’affiner votre politique de gouvernance. Certaines actions nécessaires à la réduction de l’empreinte carbone nécessiteront un soutien et un engagement forts de la direction. La collecte des données est une étape qui va également nécessiter d’ouvrir des accès à cette donnée. Profitez-en pour impliquer dès le départ les personnes capables de faire de la mesure dans un premier temps, et de la réduction de l’empreinte ensuite, une priorité au sein de l’organisation.

Entrer dans un circuit vertueux d’amélioration

Il convient enfin de garder à l’esprit que la mesure n’est pas une fin en soi. Quel que soit son niveau de maturité, son but est d’accompagner la prise de décision. Il est important ensuite de rentrer dans un processus itératif et continu et de mesurer l’impact de ces décisions. La mesure est indispensable pour savoir où commencer et elle l’est également pour évaluer les progrès réalisés et valider (ou réorienter) la stratégie adoptée. À vos mètres !

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