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De la vidéoprotection à la Computer Vision : la sûreté augmentée ?

L’intelligence artificielle fera prochainement son apparition dans l’espace public via des caméras couplées à des technologies de vision par ordinateur. Les usages de ces outils sont strictement encadrés par la CNIL.

En 2014, moins de 2 000 communes françaises étaient équipées de caméras reliées à un Centre de surveillance urbain (CSU). En 2020, ce chiffre dépassait les 6 000 communes, principalement des grandes ou moyennes villes en raison des coûts de mise en œuvre et de fonctionnement.

La fibre optique et la législation facilitent à présent la démocratisation de la vidéoprotection au travers de la mutualisation des infrastructures et d’un CSU au niveau d’un département. La généralisation de la computer vision, ou vision par ordinateur, reste une perspective plus lointaine, mais envisageable.

Un signal d’alarme automatisé

Que peut apporter l’intelligence artificielle à la vidéosurveillance ? Une détection automatisée et en temps réel de comportements suspects ou d’évènements prédéfinis. Plus besoin de scruter les murs d’écrans. L’IA tire le signal d’alarme dès qu’elle repère un événement pour lequel elle a été entraînée. L’agent de sécurité peut alors intervenir pour déterminer la réponse à apporter au signalement. Pour cela, des caméras dites augmentées sont installées dans les espaces publics stratégiques. Augmentées, car couplées à un logiciel de traitement automatisé d’images.

Ce dispositif proposé par le gouvernement est introduit dans la législation française au travers du projet de loi sécurité relatif aux JO de 2024. La mesure se veut expérimentale, avec un premier ballon d’essai à l’occasion de la Coupe du Monde de rugby 2023, qui se déroule en France du 8 septembre au 28 octobre 2023, et un cadre légal qui prévoit son utilisation uniquement pour les très grands événements sportifs et culturels jusqu’au 30 juin 2025.

La CNIL surveille les surveillants

Le déploiement de dispositifs vidéo impliquant l’usage de l’IA dans l’espace public est strictement encadré en France et supervisé par la CNIL. Le traitement automatisé des images est restreint à des « événements prédéterminés ». Il exclut en outre les données biométriques et la reconnaissance faciale.

La vidéosurveillance dopée à l’IA est une des priorités de 2023 de la CNIL sur le front des contrôles.

 

Précisons que les usages des caméras augmentées constituent un axe prioritaire du plan stratégique 2022-2024 de la CNIL. Dans ce cadre, le régulateur de la vie privée prévoit de mettre en œuvre une série d’actions, allant de l’accompagnement des acteurs privés et publics à la réalisation de contrôles.

La vidéosurveillance dopée à l’IA est une des priorités de 2023 de la CNIL sur le front des contrôles. L’autorité entend en effet s’assurer du respect du cadre légal par les acteurs publics dans leurs usages technologiques.

Un complément à l’humain

Le périmètre reste néanmoins assez large et permet de couvrir tous types de risques. La computer vision au service de la vidéoprotection pourra ainsi être mobilisée pour signaler un bagage oublié sur les réseaux de transports publics, des mouvements de foule à la sortie des stades ou encore détecter un début d’incendie.

Des signalements ou événements prédéterminés peuvent être récupérés via les dispositifs de vidéoprotection traditionnels et des drones. Selon leur nature, ils sont acheminés pour intervention auprès des services de police ou de gendarmerie, vers les services d’incendie et de secours, la police municipale ou encore la sécurité de la SNCF et de la RATP.

Ces technologies répondent à différents cas d’usage comme l’analyse du trafic, la gestion du stationnement ou des intrusions ou la détection des dépôts sauvages de déchets et d’encombrants. Déployées en CSU, elles s’intègrent aux infrastructures de vidéosurveillance existantes. Les algorithmes d’IA embarqués complètent et facilitent le monitoring humain via une détection automatisée et une remontée d’alertes en temps réel.

Les quelque 400 gares de la région parisienne comptent près de 10 000 caméras.

Une voie stratégique pour la SNCF

La vidéo intelligente constitue un axe stratégique pour les acteurs des transports et en particulier la SNCF. Les quelque 400 gares de la région parisienne comptent près de 10 000 caméras. Les vidéos sont visualisables depuis des postes de commande et la détection d’incidents est assurée par des agents.

La SNCF mise sur le développement des caméras augmentées pour épauler ses agents dans le traitement des images. Ces systèmes de traitement automatique des flux de données sont perçus comme le moyen de traiter un grand volume de données et de déclencher rapidement des alertes en cas de besoin.

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