Des solutions numériques
pour piloter l’action publique

Blockchain, IA, smart contract, le marché public du futur

Blockchain, IA, smart contract, le marché public du futur

Demain, l'IA générative passe les marchés publics, sélectionne les meilleures réponses et assure le suivi de l’exécution des contrats dans la blockchain. Réalité ou fiction ? À travers cet article prospectif, faisons le point sur ces technologies qui ont le potentiel de transformer radicalement la gestion de la commande publique.

Développée en 2008 comme la technologie sous-jacente du Bitcoin, la blockchain a rapidement trouvé des applications au-delà de l’univers des cryptomonnaies, notamment dans le secteur public.

La blockchain joue d’ailleurs un rôle clé dans la stratégie numérique de l’UE, comme en atteste la construction de l’infrastructure européenne de services Blockchain (EBSI). Pertinente dans de nombreux secteurs, la blockchain a le potentiel de transformer la commande publique à travers la mise en œuvre de contrats intelligents, ou smart contracts.

Blockchain, smart contracts, de quoi parle-t-on ?

La blockchain est un registre numérique distribué, sécurisant les transactions de manière transparente et inaltérable.

Cette technologie fonctionne comme un livre comptable numérique dans lequel on enregistre des transactions sous forme d’unités d’information (les blocs), qui sont validées et liées entre elles par un procédé de chiffrement décentralisé, le tout formant une “chaîne de blocs”. En enregistrant les informations de manière sécurisée, transparente et permanente, ce système renforce la confiance entre les parties.

La blockchain est un livre comptable numérique qui enregistre les transactions de manière sécurisée, transparente et permanente.

 

Les smart contracts, quant à eux, sont des programmes informatiques codés sur une blockchain. Ils sont conçus pour s’auto-exécuter lorsque des conditions prédéfinies sont remplies, sans intervention humaine : si la condition X est réalisée, alors l’action Y s’exécute automatiquement. Ces programmes permettent de contrôler les engagements pris par les parties et de fluidifier l’exécution globale du contrat.

Quel intérêt pour la commande publique ?

La blockchain et les smart contracts ont le potentiel de transformer la gestion des marchés publics à plusieurs niveaux :

  • Automatisation des appels d’offres

Vérification automatique des critères dans les offres soumises.

  • Suivi et exécution des contrats

Libération des paiements uniquement après confirmation électronique de la réalisation des travaux.

  • Traçabilité et transparence

Traçabilité des lots (dans les marchés publics de fournitures), du fournisseur jusqu’à la livraison.

  • Réduction des risques de fraude

Enregistrement transparent de toutes les transactions et modifications contractuelles sur la blockchain.

La blockchain et les smart contracts offrent donc des perspectives prometteuses pour les marchés publics. Cependant, l’intégration de ces technologies se heurte à des défis techniques : compatibilité avec les systèmes existants, scalabilité, etc.

Mais surtout, l’absence de cadre réglementaire clair constitue un obstacle majeur pour leur développement. L’approche pertinente consisterait à mener des projets pilotes, à l’instar des expérimentations réalisées par certains acteurs privés dans le secteur financier (banque/assurance).

L’IA bientôt aux manettes ?

Quid de l’intelligence artificielle dans la transformation des marchés publics ? L’IA générative se déploie à vitesse grand V dans tous les secteurs et s’installe progressivement dans le quotidien des agents du service public.

CCTP, BPU ou DQE, l’IA pourrait prérédiger le cahier des charges.

 

Dans la commande publique, elle offre de nombreuses applications possibles qui permettraient d’accélérer les phases de rédaction et de sélection.

  • Rédaction des cahiers des charges

Pré-rédaction des documents tels que le CCTP, le BPU et ou le DQE en s’appuyant sur des consultations ou des marchés publics antérieurs.

  • Optimisation du sourcing

Analyse des données historiques et des besoins des utilisateurs pour affiner la sélection des fournisseurs et des produits.

  • Accélération de l’évaluation des offres

Évaluation des offres en fonction de critères prédéfinis, facilitant ainsi la comparaison et le processus de sélection.

  • Pilotage de l’exécution du marché

Surveillance de la qualité des prestations et du respect des délais via les systèmes de gestion des contrats.

Mais l’IA générative n’en est encore qu’à ses débuts et une erreur risquerait d’engager la responsabilité des pouvoirs publics.

L’émergence d’un cadre réglementaire européen avec l’IA Act devrait apporter les premiers éléments de réponse sur ce qu’il est possible de faire avec l’IA dans le secteur public.

En toute hypothèse, comme pour la blockchain, l’expérimentation et la sensibilisation sont indispensables pour intégrer ces technologies de manière éthique et responsable.

Partager sur Facebook
Partager sur Twitter
Partager sur Linkedin

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Bienvenue dans la BU du futur

Bienvenue dans la BU du futur

France Identité : mode d’emploi !

France Identité : mode d’emploi !

Comment libérer l’utilisation secondaire des données de santé ?

Qu'attendre de la nouvelle doctrine du numérique en santé ?

Qu’attendre de la nouvelle doctrine du numérique en santé ?

PROMs et PREMs : des données patients pour mesurer et améliorer la qualité des soins

À lire aussi

Vers la semaine en 4 jours dans la fonction publique ?

Vers la semaine en 4 jours dans la fonction publique ?

Et non pas « de » 4 jours.

Cyber Solidarity Act : quand l’Europe dresse son bouclier numérique

Au-delà du Buzzword : Data LakeHouse

Comment libérer l’utilisation secondaire des données de santé ?

Rodrigue Alexander (CHU de Martinique) : « L’IA, une réponse au défi de la démographie médicale »

CHU de Montpellier : l’IA au cœur d’un partenariat avec Dell

Newsletter

Suivez ITPublic

La boîte à outils

Découvrir l’ensemble des contenus