Comment communiquer sans-fil ? Différentes technologies sont aujourd’hui largement utilisées dans le monde, comme le Bluetooth et le NFC pour les courtes distances, les réseaux cellulaires (3G, 4G, 5G) ou l’incontournable Wi-Fi.
Une autre solution pourrait-elle se hisser parmi ces standards ? C’est le sentiment des promoteurs du Li-Fi pour Light Fidelity. La particularité de cette technologie de communication est d’exploiter la lumière et plus précisément l’éclairage LED.
Des débits de 2 Gbits/s sur courte distance
Le Li-Fi est né à l’origine dans le secteur de l’automobile. La solution devait ainsi permettre à deux véhicules de communiquer entre eux, comme l’explique Cédric Mayer, le directeur général d’Oledcomm, un pionnier de la technologie.
Les développeurs de ce mode d’échange par la lumière s’efforcent depuis plusieurs années déjà de le faire sortir de l’ombre. Le Li-Fi s’est construite dans plusieurs laboratoires de recherche, et notamment à Versailles grâce aux travaux de Harald Haas, fondateur de la société PureLifi.
Face à ses aînées, la technologie, quoique prometteuse, faisait encore pâle figure en termes de débits à ses débuts. Mais des améliorations ont été apportées au fil du temps. Début 2023, avec son LIFIMAX2G, Oledcomm promettait jusqu’à 2 Gbits/s. La longueur du signal n’excède pas encore les cinq mètres, mais les acteurs du transport et l’industrie 4.0 s’y intéressent de près.
Un réseau sans radiofréquences
Le Li-Fi dispose d’atouts non négligeables. Le principal étant sans conteste l’absence d’utilisation de radiofréquences.
La technologie permet ainsi de réduire l’exposition aux ondes mais aussi de répondre à des problématiques de connectivité dans certains environnement où ces ondes peuvent être tout simplement bloquées par la structure même des bâtiments.
Pertinent dans les hôpitaux, les usines ou encore les centrales nucléaires.
La nature lumineuse (infrarouge ou visible) du Li-Fi rend son utilisation pertinente dans les hôpitaux, les milieux industriels avec du métal ou les centrales nucléaires par exemple.
La parade aux interceptions
Autre atout majeur de ce système sans fil : sa sécurité. Contrairement aux ondes radio, la lumière résiste nettement mieux au brouillage et au piratage. Intercepter un échange de données est impossible à moins de se situer dans le cône de lumière. Pour des usages sensibles, comme dans le domaine militaire, le Li-Fi est donc bien armé.
Dès 2018, l’État-Major de l’Armée de Terre confiait au fournisseur Lucibel le contrat d’équipement en Li-Fi de la Section Technique de l’Armée de Terre. “Le Li-Fi présente un potentiel intéressant pour améliorer l’agilité et la furtivité de nos postes de commandement. En effet, cette technologie sans fil permet de réduire significativement les temps de déploiement tout en assurant une très forte discrétion électromagnétique” appréciait l’armée.
Les usages s’envolent à présent vers l’espace via des nanosatellites.
Un déploiement en orbite ?
Les homologues américains de l’État-Major français sont parvenus à une même conclusion. En avril 2021, ils annonçaient une enveloppe de 4,2 millions de dollars pour l’installation du Li-Fi sur des postes de commandement, avant de signer, en fin d’année dernière, un nouveau contrat de plusieurs millions de dollars pour la fournir de plusieurs milliers d’appareils Li-Fi supplémentaires. « En raison de la faible probabilité de détection, de brouillage et d’intrusion, les technologies FSO [Ndlr : Free Space Optics] et Li-Fi offrent une forme de communication extrêmement résistante en cas de conflit direct avec un adversaire proche », explique un responsable technique de l’armée américaine.
Le Li-Fi intéresse aussi les autorités françaises dans le cadre du plan de relance France 2030. Mais ses usages s’envolent à présent vers l’espace via des nanosatellites. Simple, rapide et sans ondes électromagnétiques selon le ministère de l’Économie, le Li-Fi offre un potentiel pour l’industrie spatiale. Sur terre ou dans l’espace, le Li-Fi évolue désormais en pleine lumière.