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Travail hybride : comment occuper au mieux les immeubles de l’État ?

Travail hybride : comment occuper au mieux les immeubles de l’État ?

Face à la digitalisation des organisations, au développement du nomadisme et du télétravail, l’État propose une nouvelle doctrine d’occupation de ses immeubles tertiaires. Elle vise à diversifier les espaces de travail et pourrait entraîner un développement du flex office dans les administrations.

La puissance publique change de cap. Elisabeth Borne, alors Première Ministre, a présenté en 2023, une nouvelle doctrine d’occupation des immeubles tertiaires de l’État. Une politique immobilière qui doit permettre aux administrations d’être en phase avec les évolutions observées dans le monde professionnel.

En 2022, un tiers des travailleurs étaient en télétravail régulier.

 

De fait, les usages des agents ont évolué, et avec eux, leurs besoins. Premier bouleversement observé ces dernières années : le développement massif du télétravail. La crise du Covid-19 a accéléré la mise en place du travail hybride, portée par l’adoption généralisée des solutions numériques, et particulièrement de la visioconférence.

En 2022, un tiers des travailleurs étaient en télétravail régulier (au moins un jour par semaine), contre 3 % en 2017, secteurs public et privé confondus, selon une étude l’Institut Montaigne.

En parallèle, les pratiques ont évolué au sein des entreprises : développement du travail en mode projet ou agile, des démarches de co-construction et de la transversalité… Les interactions évoluent au sein des organisations et les agents peuvent adopter différentes méthodes de travail au cours d’une même journée.

Bulles, salles de travail collectif et espaces silencieux

Comment, dès lors, faire évoluer les espaces de travail des agents de l’État ? La nouvelle doctrine fixe une priorité : redistribuer des surfaces entre les mètres carrés affectés aux postes de travail individuels et ceux dédiés à d’autres espaces.

Objectif : « offrir une plus grande variété d’usages : bulles pour s’isoler, petites salles pour 2 à 4 personnes, salles de travail collectif de différentes tailles, salles de silence… ». Dans un contexte de moindre occupation des surfaces de travail – et en particulier des postes individuels -, les pouvoirs publics entendent ainsi optimiser les espaces de bureaux existants.

Dans cette dynamique de réorganisation des immeubles tertiaires, les administrations pourront s’engager, si cela apparaît justifié, dans une « mutualisation partielle ou totale des postes de travail individuels », indique la nouvelle doctrine. Cela ouvre la voie au développement du flex office, ces espaces de bureaux non attitrés où le nombre de postes de travail est inférieur à celui des agents.

Dans un contexte de moindre occupation des surfaces de travail, les pouvoirs publics souhaitent optimiser leurs espaces de bureaux.

 

Le bon ratio ? 16 m² par résident

Pour accompagner cette transition, la doctrine prévoit de « nouvelles définitions » ainsi qu’une évolution des ratios et outils de mesure traditionnellement employés par les acteurs publics.

Cela afin de réévaluer le nombre de personnes à prendre en compte pour l’aménagement des espaces et le nombre de mètre carrés qui sera dévolu à chacun. La notion de « résident » est définie : elle représente des occupants réguliers et pérennes et permet de « quantifier l’effectif à héberger, au prorata de leur présence dans le bâtiment ». Le nomadisme et le télétravail sont ainsi pris en compte.

Autre évolution : la notion de « position de travail » tend désormais à s’imposer, offrant une définition plus large et plus actuelle que celle de « poste de travail ». Il s’agit de « l’emplacement où un agent dispose d’une connectivité (filaire ou non), d’un éclairage et d’une assise » pour travailler. Sont englobés tout à la fois les postes de travail individuels, affectés ou non, mais aussi « les postes de travail mis à disposition dans d’autres espaces (salles de réunion, bulles pour s’isoler, box de travail à 2/4, accueil, espace restaurant connecté…) ».

Enfin, la doctrine impose un nouveau « ratio d’optimisation immobilière », exprimé en surface utile brute (SUB) rapporté au nombre de résident. Il doit « se situer autour de la cible pivot de 16 m² SUB / résident [contre 20 m² jusqu’alors], notamment dans les zones où le marché est tendu, en raison du coût du m² et/ou pour tenir compte du télétravail ». Il ne devra pas excéder 18 m² par résident.

La cible pivot de la surface utile brute est désormais de 16 m² par résident et ne doit pas excéder 18 m².

 

Moins de surface, moins d’impact environnemental

L’ensemble de ces évolutions sous-tendent un objectif stratégique : « optimis[er] l’empreinte immobilière afin d’éviter les surcoûts engendrés par une surélévation des besoins surfaciques, que ce soit en coût d’investissement, de loyer, d’entretien ou d’exploitation maintenance ». L’espace de bureau devra donc être réorganisé et les besoins de surface seront pensés au plus juste.

Ainsi, tout en s’adaptant aux évolutions de l’organisation du travail, la nouvelle doctrine doit aussi rationnaliser l’occupation des immeubles tertiaires de l’État, tant à des fins économiques que de durabilité, insistait Elisabeth Borne en 2023 dans sa présentation du texte. Elle jugeait alors que la doctrine devait « rester en cohérence avec l’objectif de réduction des surfaces utilisées par l’État (…) et qui constitue également un puissant levier pour réduire son impact environnemental, avec la diminution corrélative des consommations énergétiques ».

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