Le télétravail restait, avant la crise sanitaire de 2020, marginal dans l’administration. La donne a changé. À terme, il pourrait concerner près de 30 % des agents publics – 40 % dans la fonction publique d’État, 30 % dans la fonction territoriale et 10 % dans la fonction hospitalière. Cela équivaut à environ 10 % des jours de travail dans les administrations.
Un premier accord sur le télétravail dans la fonction publique était signé en juillet 2021, entérinant ainsi une transformation profonde des lieux, mais aussi des méthodes de travail. Pour les DSI du secteur, et en particulier de départements, régions, voire de communautés de communes, le développement du travail hybride n’est cependant pas sans complexité.
Consommer son PC comme sa musique
L’hybridation a tout particulièrement accru la pression et les attentes à l’égard du support IT puisque l’assistance doit de plus en plus s’effectuer auprès d’agents à distance. Les offres de PC-as-a-service (PCaaS) pourraient, dans ce contexte, constituer un atout significatif pour les administrations.
Les deux principales promesses du PC-as-a-service : la flexibilité du parc et la simplification du cycle de vie.
Le principe du PCaaS revient à consommer un service, ici un PC associé à des prestations (déploiement, support, logiciels, etc.) et des périphériques, plutôt qu’à acheter un équipement, c’est-à-dire investir. Ce modèle de consommation s’est largement démocratisé auprès du grand public, pour la musique ou le cinéma, par exemple. Mais à l’image du SaaS, le PCaaS a aussi trouvé sa place dans les entreprises.
Les deux principales promesses du PC-as-a-service, ce sont la flexibilité (ou scalabilité) du parc et la simplification du cycle de vie (achat, gestion, retrait et renouvellement). L’utilisateur, comme une direction informatique d’un département, loue mensuellement des terminaux et des services de gestion de flotte auprès d’un fournisseur.
En privilégiant des dépenses d’exploitation (Opex), l’organisation réduit son enveloppe budgétaire consacrée à l’achat de matériel informatique (Capex) et peut déployer plus rapidement des PC modernes et adaptés aux besoins des collaborateurs.
PC + Périphériques + Déploiement + Maintenance + Support + …
Le PCaaS, c’est donc une offre tout-en-un comprenant le PC (fixe ou portable), des périphériques (claviers, souris, webcam, etc.) et des services à la carte. Autrement dit, une opportunité pour les DSI, notamment lorsque leur équipe support est réduite, de mieux accompagner le développement du travail hybride.
Au terminal peuvent ainsi s’ajouter des services tels que la configuration, l’assistance, la sauvegarde, la restauration de données, la gestion de parc, ou encore des outils de détection des pannes matérielles et de sécurité.
Le modèle PCaaS présente donc de multiples avantages :
- Prévisibilité des coûts
Le prix d’une offre PCaaS est fixe tout au long du contrat et les paiements mensualisés.
- Assistance informatique améliorée
Selon le niveau de service souscrit, le support (matériel et logiciel) est externalisé et opéré à distance par des techniciens dédiés. L’assistance comprend en outre la mise à jour des terminaux.
- Réduction des coûts
Le remplacement des systèmes peut s’effectuer sans frais supplémentaire, permettant de réduire les coûts associés à l’obsolescence matérielle. Le fournisseur prend en outre en charge l’ensemble du cycle de vie du terminal, dont le recyclage ou le réemploi. Si l’appareil peut être revendu, l’entreprise peut récupérer une partie de cette valeur résiduelle.
- Baisse du temps d’indisponibilité
L’assistance informatique apportée par le PCaaS permet un support en 24×7, réduisant ainsi la durée des pannes et les conséquences sur la productivité des agents.
- Sécurité renforcée
Combiné à des services de sécurité, le PCaaS peut se traduire par une meilleure sécurisation des données et des réseaux via le fourniture de dispositifs de sauvegarde, d’authentification, ou de protection contre les logiciels malveillants.
- Amélioration de la continuité d’activité
Grâce à la sauvegarde externalisée de données des terminaux, une administration dispose de mesures de récupération et de reprise d’activité en cas de sinistre.
L’atout du PCaaS, à savoir son modèle de location ou de leasing, peut aussi en constituer le principal inconvénient pour une organisation. Une telle offre n’implique que des droits d’utilisation. En clair, le souscripteur n’est jamais propriétaire du matériel qu’il utilise quotidiennement.
L’adoption du PCaaS suppose donc d’adhérer au principe d’une redevance mensuelle à la place d’un achat pur et simple, et dès lors de disposer d’avantages comptables à privilégier les Opex plutôt que les Capex. Or, les collectivités publiques sont bien souvent contraintes sur leurs dépenses de fonctionnement. À vos calculettes donc !