Des solutions numériques
pour piloter l’action publique

Université : relever le défi de l'apprentissage personnalisé

Université : relever le défi de l’apprentissage personnalisé

Face à des effectifs en croissance, de plus en plus d’universités recourent aux outils numériques pour mieux connaître les besoins de leurs étudiants et mettre en place un apprentissage personnalisé.

Le défi est d’ampleur pour les établissements d’enseignement supérieur. Leurs effectifs vont augmenter dans les années qui viennent et pourraient atteindre trois millions d’étudiants en 2030, soit 108 000 de plus qu’en 2020, selon les estimations de la sous-direction des Systèmes d’information et des études statistiques du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.

Certaines filières connaîtront une croissance particulièrement importante, comme les IUT (+38,1 % entre 2020 et 2030). En conséquence, le profil des apprenants tendra à se diversifier, leur niveau de connaissance sera plus hétérogène, leurs besoins également.

Afin d’adapter leurs formations et leurs dispositifs pédagogiques à cette nouvelle donne, les universités se tournent aujourd’hui de plus en plus vers des solutions digitales qui doivent leur permettre d’offrir un apprentissage personnalisé, au plus près des attentes de chacun.

Les outils digitaux permettent de mieux connaître les étudiants, d’évaluer leurs forces et leurs faiblesses.

 

Cerner les besoins de chaque étudiant

Premier atout de ces outils digitaux : ils donnent la possibilité de mieux connaître les étudiants, d’évaluer leurs forces et leurs faiblesses, afin de leur proposer un contenu adapté à leur profil.

Une telle évaluation peut être menée de façon anticipée, avant même que les cours ne débutent, grâce des outils d’analyse prédictive travaillant à partir des données connues (résultats scolaires, expériences extra-scolaires, parcours…). Elle peut également être réalisée au fil de la formation, en soumettant régulièrement les apprenants à des quiz ou des exercices en ligne, en recensant différentes data sur les connaissances acquises mais aussi sur leurs compétences comportementales.

Autant d’informations qui vont être analysées pour déterminer les besoins des étudiants et leur évolution dans le temps. Des parcours personnalisés pourront ainsi être établis avec précision.

La data est analysée pour déterminer les besoins des étudiants et établir des parcours personnalisés.

 

C’est le cas par exemple à l’Université de Limoges, comme l’explique Stéphanie Lhez, maître de conférences en chimie, dans une interview réalisée auprès de Wooclap, une start-up de la EdTech. L’établissement travaille « au développement des learning analytics ; notamment pour les étudiants et les équipes pédagogiques, indique-t-elle. Les données que nous regardons sont les notes bien sûr, la présence en cours, mais également des tests d’auto-positionnement et d’évaluation des compétences par les étudiants eux-mêmes. »

Les étudiants en licence sont, in fine, répartis en quatre parcours et autant de rythmes d’apprentissage (« parcours rythme progressif » avec les deux premières années de licence sur trois ans, « parcours d’excellence » pour une licence en deux ans et demi…).

De nouveaux formats pédagogiques numériques

Autre avancée offerte par le numérique : proposer de nouveaux formats pédagogiques. Des établissements mettent ainsi en place des cours à distance, dans des filières ne pouvant plus faire face à l’augmentation des effectifs en présentiel.

À la faculté des lettres, langues et sciences humaines de l’université d’Angers par exemple, les inscrits en première année jugés « les plus avancés pourront travailler en autonomie, à distance, à partir de capsules numériques », explique un rapport sur le modèle économique de la transformation numérique des formations dans les établissements d’enseignement supérieur, réalisé en 2019 par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche. Les apprenants jugés « les plus fragiles » suivront quant à eux les cours en présentiel, en effectifs réduits.

Après une autoévaluation en ligne, les étudiants aux résultats jugés insuffisants reçoivent une capsule vidéo pour retravailler le cours.

 

Le distanciel est l’occasion de mettre en place de nouveaux outils, tels des modules d’autoévaluation pour les étudiants. C’est la solution digitale qui détermine le rythme de la progression des apprenants. En cas de succès, ils peuvent accéder à une nouvelle séquence. Si le résultat est jugé insuffisant, ils reçoivent une capsule vidéo pour retravailler le cours.

Une attention particulière est également accordée aux enseignements en format court (micro learning), qui permettent de morceler le programme et de proposer des contenus personnalisés, en fonction des besoins de l’apprenant. Ce dernier peut aussi, en certains cas, « avoir la main » et sélectionner les contenus sur lesquels il préfère se concentrer.

Des étudiants acteurs de leur formation

Grâce au numérique, les apprenants sont ainsi davantage acteurs de leur formation. Certains établissements mettent d’ailleurs à leur disposition des banques de contenus numériques dans lesquelles ils peuvent choisir, avec une certaine latitude, les médias qu’ils souhaitent consulter.

De même, ils ont accès à des ressources numériques « leur permettant par exemple de contacter facilement les alumni, explique Olivier Bullat, directeur des systèmes d’information de Sigma Clermont et coordinateur système information de Clermont Auvergne INP, dans le média en ligne Campus Matin.

Ces derniers pouvant les aider à décrypter utilement la réalité des métiers qu’ils exercent ». Le déploiement numérique permet donc aux étudiants de personnaliser eux-mêmes tous les pans de leur formation supérieure, du choix des apprentissages ou de leur parcours et jusqu’à la recherche de débouchés professionnels.

Partager sur Facebook
Partager sur Twitter
Partager sur Linkedin

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Du numérique sur ordonnance, ou quand le digital améliore le bien-être patient

Du numérique sur ordonnance, ou quand le digital améliore le bien-être patient

Mon FranceConnect : la nouvelle étape de simplification administrative

Mon FranceConnect : la nouvelle étape de simplification administrative

Vers la microcertification des enseignants au numérique : l’éducation fait sa révolution !

Robotique, code, cybersécurité : portrait de l'école numérique de 2027

Robotique, code, cybersécurité : portrait de l’école numérique de 2027

Santé et Numérique : ce qu’en pensent les patients

À lire aussi

Vers la semaine en 4 jours dans la fonction publique ?

Vers la semaine en 4 jours dans la fonction publique ?

Et non pas « de » 4 jours.

Cyber Solidarity Act : quand l’Europe dresse son bouclier numérique

Au-delà du Buzzword : Data LakeHouse

Comment libérer l’utilisation secondaire des données de santé ?

Rodrigue Alexander (CHU de Martinique) : « L’IA, une réponse au défi de la démographie médicale »

CHU de Montpellier : l’IA au cœur d’un partenariat avec Dell

Newsletter

Suivez ITPublic

La boîte à outils

Découvrir l’ensemble des contenus