Le concept d’informatique quantique a été initialement formulé au début des années 80. En 1981, le physicien Richard Feynman évoquait l’idée de simulateurs quantiques pour résoudre des problèmes quantiques complexes. Cependant, la notion a véritablement pris son essor en 1985 lorsque le mathématicien britannique David Deutsch a posé les bases de l’informatique quantique en publiant un article intitulé « Quantum theory, the Church-Turing principle and the universal quantum computer. » Depuis lors, l’informatique quantique a été le sujet de recherches intensives et de développements technologiques.
L’informatique quantique diffère fondamentalement de l’informatique classique. Alors que les ordinateurs classiques utilisent des bits pour stocker et manipuler des données, pouvant prendre les valeurs 0 ou 1, les ordinateurs quantiques utilisent des qubits, qui peuvent exister dans un état superposé de 0 et 1 simultanément. Cette propriété permet aux ordinateurs quantiques de disposer d’une puissance de calcul exceptionnelle et permettant de résoudre des problèmes complexes de manière exponentielle.
Dans le secteur de la défense, cela ouvre la porte à des avancées majeures dans de nombreux domaines. Mais cette percée technologique suscite aussi un tumulte de questions concernant la sécurité nationale, les opportunités et les menaces qui en découlent.
Casser les systèmes de chiffrements
L’informatique quantique promet de décrypter en un éclair les systèmes de chiffrement classiques actuels. Si la perspective de briser les clés de chiffrement de l’ennemi pour accéder à des informations stratégiques est intéressante, l’épée est à double tranchant. L’informatique quantique remet ainsi en cause la confidentialité des communications militaires.
L’informatique quantique remet en cause la confidentialité des communications militaires.
Cependant, les technologies quantiques ouvrent également la voie à une cryptographie résistante aux assauts quantiques, préservant ainsi la sécurité des échanges de données dans le monde de la défense. Pour saisir cette opportunité, il faudra néanmoins s’appuyer sur des investissements importants et une adoption généralisée pour contrer la menace.
Simuler la stratégie militaire gagnante
La cryptographie n’est pas la seule à être frappée de plein fouet par la révolution quantique. En effet, grâce aux ordinateurs quantiques, les stratégies militaires peuvent entrer dans une nouvelle dimension. Imaginez pouvoir simuler des scénarios militaires complexes en un clin d’œil, permettant aux stratèges d’optimiser leurs tactiques, de planifier des opérations et de former leurs troupes dans des environnements virtuels réalistes et immersifs. Le cours des conflits pourraient s’en trouver changer.
Détecter les appareils furtifs
Les radars quantiques constituent une avancée majeure dans la détection d’appareils furtifs. En exploitant la sensibilité extrême des qubits aux changements infinitésimaux de l’environnement, ces dispositifs offrent un avantage tactique considérable. Les appareils furtifs sont conçus pour absorber ou disperser les ondes radars, ce qui les rend invisibles aux radars traditionnels.
Les photons quantiques peuvent interagir avec les appareils furtifs.
Les radars quantiques, quant à eux, utilisent des photons quantiques, qui peuvent interagir avec les appareils furtifs de manière différente que les ondes radars classiques. Les radars quantiques sont encore en phase de développement, mais ils pourraient permettre de détecter les appareils furtifs à des distances plus grandes et avec une plus grande précision que les radars traditionnels.
Accélérer l’IA et les décisions
L’intelligence artificielle pourra bien évidemment tirer avantage de la puissance quantique en accélérant de manière exponentielle l’analyse des données en temps réel, le machine learning et la prise de décision autonome. Malheureusement, l’informatique quantique soulève son lot d’interrogations !
Les mêmes capacités qui la rendent puissante pour la recherche scientifique et le calcul intensif sont également une source de préoccupation pour la sécurité nationale. Même si l’informatique quantique n’est pas encore d’actualité, les risques liés à une potentielle cyber-guerre quantique implique d’être dès aujourd’hui dans la course.