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Lancée en octobre 2021, la stratégie d’accélération « Santé numérique » (SASN) s’inscrit dans le plan d’investissement France 2030, annonçant un budget global de 54 milliards d’euros d’ici 2030 pour transformer des secteurs clés de l’économie grâce à l’innovation technologique et industrielle.
Dotée de 718,4 millions d’euros, la SASN affiche un objectif ambitieux : moderniser le système de santé français grâce à l’innovation et aux technologies numériques afin de positionner la France en leader mondial de la santé numérique.
Cette stratégie vise notamment à développer « une approche plus préventive, plus prédictive et plus personnalisée » de la médecine, à « favoriser l’émergence d’un écosystème important de la santé numérique en France » et à renforcer la sécurité et l’éthique dans le traitement des données de santé.
Le bilan de la SASN en 3 chiffres
À l’occasion de la Journée Nationale de l’Innovation en Santé Numérique, qui s’est tenue le 18 janvier 2024, le gouvernement a dressé un point d’étape de la SASN en mettant en avant les premiers résultats obtenus.
L’Appel à Manifestations d’Intérêt (AMI) a notamment récompensé 148 lauréats en deux ans, qui bénéficient de financements pour développer leur projet.
Former les experts du numérique en santé
La SASN a permis de définir 5 référentiels de compétences numériques indispensables pour les professionnels de santé et les travailleurs sociaux, déclinés en compétences adaptées selon les métiers :
- Données de santé
- Cybersécurité
- Outils du numérique
- Communication
- Télésanté
En cours d’intégration dans les cursus de formation, ces référentiels seront obligatoires pour plus de 80 % des étudiants en santé à partir de la rentrée universitaire 2024-2025.
Passer de la recherche à l’innovation
Concernant la recherche en santé numérique, le SASN met l’accent sur la nécessité de concilier une logique de long terme et le maintien de “passerelles de transfert vers le monde médical et socio-économique”. Concrètement, la stratégie vise à accélérer l’utilisation des avancées scientifiques pour produire des innovations en santé.
Libérer la donnée secondaire
L’utilisation secondaire des données de santé désigne l’exploitation de ces données pour d’autres finalités que la prise en charge des patients. Ces finalités peuvent être la recherche et l’innovation ou encore l’amélioration de la qualité des soins. À ce titre, les données de santé constituent un patrimoine “encore largement sous-exploité”, alors même qu’elles constituent “le moteur essentiel de la recherche et de l’innovation”.
Le rapport “Fédérer les acteurs de l’écosystème pour libérer l’utilisation secondaire des données de santé” (décembre 2023) met en évidence 3 freins à cette réutilisation :
- L’éparpillement des bases de données, leur contenu hétérogène et leur documentation insuffisante.
- La complexité et la longueur des démarches réglementaires.
- La longueur de l’étape de contractualisation pour l’accès aux données de santé
Pour relever ces défis, la SASN finance l’émergence et la structuration des Entrepôts de données de santé. Les données de santé constituent en effet un patrimoine “encore largement sous-exploité”.
Quelques lauréats de l’AMI « Santé numérique »
Au cœur de la stratégie d’accélération “Santé numérique”, voici quelques exemples de solutions qui ont émergé dans le cadre de l’Appel à Manifestations d’Intérêt :
- Mon Bouclier Médicaments (Synapse Medicine)
Une application dédiée à l’accompagnement des Français sur la prise de leurs médicaments, la prévention des effets indésirables et leur prise en charge précoce. Elle combine pharmacologie et intelligence artificielle. La mission de Mon Bouclier Médicaments est de prévenir les hospitalisations dues aux effets indésirables médicamenteux.
- DAISI (Milvue)
Cette initiative vise à augmenter la précision et l’efficacité du diagnostic en exploitant les capacités avancées de traitement et d’interprétation des données visuelles par l’Intelligence Artificielle, contribuant ainsi à une meilleure prise en charge des patients et à l’optimisation des workflows cliniques.
- ERIOS (Dedalus Healthcare France)
ERIOS favorise un accès simplifié et sécurisé aux données de santé pour faciliter la collaboration entre professionnels de santé, améliorer le suivi patient et accélérer la prise de décisions cliniques.
- MILA-LEARN (Mila)
Mila Learn est une application musicale à destination des enfants de 6 à 14 ans atteints de troubles dys qui a notamment pour vocation de leur faire travailler la mémoire, le rythme et la concentration.
- IKTOS ROBOTICS (Iktos)
Le projet Iktos Robotics se concentre sur le développement d’une plateforme utilisant l’IA pour accélérer la découverte de médicaments, en rendant le processus plus rapide et moins coûteux grâce à l’automatisation et l’analyse prédictive.