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HIMSS 2024 : découvrez les dernières tendances de la santé numérique

HIMSS 2024 : découvrez les dernières tendances de la santé numérique

IA, télémédecine, PHM : le secteur de la santé vit de multiples transformations ! Le congrès HIMSS est l’endroit idéal pour obtenir un aperçu des prochaines évolutions qui attendent les professionnels de santé.

L’édition 2024 du congrès HIMSS (Healthcare Information and Management Systems Society) s’est tenue du 11 au 15 mars à Orlando. Rendez-vous incontournable de l’e-santé, l’événement était l’occasion de faire le point sur les tendances fortes qui transforment le monde de la santé.

Le CATEL, (Club des Acteurs de la TELésanté) était présent avec une délégation de DSI, responsables informatiques, médecins, représentants institutionnels et industriels, pour cerner les problématiques qui entourent actuellement l’utilisation du numérique dans la santé. En amont de son événement de restitution, qui aura lieu le 9 avril prochain à Marseille, nous nous sommes entretenus avec Stéphan Haaz, directeur général du CATEL.

Et sans surprise, cette année encore, la donnée est au cœur de tous les enjeux !

Quand l’IA ambiance la médecine

C’est LA grande tendance numérique actuellement. Et le secteur de la santé n’échappe pas à la règle. L’intelligence artificielle était de toutes les conversations sur le salon. L’IA générative notamment, était particulièrement présente. « Le point marquant de cette édition du HIMSS était sans nul doute l’intégration forte de ces nouvelles technologies au sein de l’environnement de travail des professionnels de santé, explique Stéphan Haaz. Certaines démonstrations étaient particulièrement remarquables avec des IA parfaitement intégrées dans les systèmes. »

« Le 100 % cloud ne sera pas le futur de l’IA. »

 

Cette intégration poussée mène les établissements vers ce qu’on appelle l’« Ambient AI », ou intelligence ambiante, c’est-à-dire une intelligence artificielle présente de manière transparente dans les tâches quotidiennes, et qui rappelle le concept d’informatique ubiquitaire. « Il y a de plus en plus de solutions qui visent à améliorer les échanges entre médecins et patients, en supprimant le clavier qui les sépare, grâce à la présence d’un assistant virtuel dynamique chargé de retranscrire les échanges verbaux ou d’aller chercher les informations nécessaires dans le dossier patient. L’idée générale est de pouvoir s’appuyer sur la technologie pour avoir la bonne information, en temps réel, tout en restant concentré sur son patient ».

En termes d’infrastructure, cette quête du temps réel pourrait se traduire par une proximité physique avec les moteurs d’exécution. « La tendance que l’on sent est que le 100 % cloud ne sera pas le futur de l’IA. L’amélioration des chipsets et la miniaturisation des plateformes permet d’envisager que l’IA tournera au plus près de l’endroit où la donnée est générée. »

De la télémédecine ? Non, de la médecine.

Le Virtual Care était l’autre grand sujet du HIMSS 2024. Avec ici aussi, la question prédominante de l’intégration. « Plusieurs conférences faisaient état d’une approche très intéressante dans laquelle on n’oppose pas la télémédecine à la médecine, mais au contraire, on chercher à favoriser l’intégration la plus complète et la plus pragmatique au service d’un parcours patient unifié. Il y a en effet un nouvel équilibre à trouver. Il est impossible de miser à 100 % sur le numérique, car cela ne permettra pas de répondre à toutes les situations et pose également un problème d’équité d’accès aux soins. Mais il faut aussi tenir compte de l’augmentation des pathologies chroniques et de la raréfaction des ressources médicales et penser à de nouveaux outils permettant malgré tout d’assurer un service de santé 24h/24. »

« Ce nouveau bâtiment a été construit selon le principe que ce sont les professionnels et les services qui doivent venir au patient, et non plus l’inverse. »

 

Une transformation technologique donc, mais aussi organisationnelle. « Il faut repenser l’hôpital et le rapport au patient à la recherche d’une efficience opérationnelle », poursuite Stephan Haaz, qui cite en exemple le Winship Cancer Institute. L’établissement situé à Atlanta a ouvert il y a quelques mois de nouveaux locaux, dont un des objectifs est d’assurer une continuité entre l’hôpital et l’extérieur en s’appuyant sur la technologie, mais aussi de centraliser l’offre de soins au sein de l’institut.

« Nous avons l’intention de combler le fossé entre les soins de cancérologie en milieu hospitalier et en consultation externe […] et de créer un guichet unique pour nos utilisateurs au sens large, c’est-à-dire nos patients, nos soignants, nos visiteurs, notre personnel administratif et nos cliniciens », explique l’équipe de l’hôpital à nos confrères de DSIH. « Ce nouveau bâtiment a été construit selon le principe que ce sont les professionnels et les services qui doivent venir au patient, et non plus l’inverse, ajoute Stéphan Haaz. C’est un profond changement d’organisation ».

Cap sur la santé populationnelle !

Les solutions de Population Health Management ne sont pas monnaie courante dans la santé française. Ces outils visent à agréger différentes sources de données au sein d’une interface simple afin de faciliter, accélérer et améliorer les prises de décisions. Le Population Health Management permet de mesurer l’impact d’une politique de santé publique, de visualiser les besoins de santé sur un territoire donné ou de piloter des actions de prévention. Et l’adoption croissante de l’IA pourrait donner un coup d’accélérateur au PHM.

L’adoption croissante de l’IA pourrait donner un coup d’accélérateur au PHM.

 

Autant de scénarios qui nécessitent l’exploitation de grandes quantités de données et leur intégration au sein d’une interface unifiée, ce qui induit un partage d’information entre les différents services et professionnels de santé du territoire ciblé. « L’adoption de ces technologies est beaucoup plus avancée aux États-Unis, mais il est intéressant de voir que le match n’est pas perdu et que cela peut aider le secteur de la santé à construire des politiques de santé publique mieux coordonnées », estime Stéphan Haaz.

Un impératif : se saisir des sujets data

Le point commun entre chacune de ces tendances est évidemment l’utilisation de la donnée. Une utilisation qui pose des questions à la fois techniques, juridiques et éthiques. « Il est important de se préoccuper de ces sujets et de comprendre dès aujourd’hui comment fonctionnent les outils pour ne pas être décrochés demain. Il faut comprendre ce qui peut être envisagé et ce qui ne doit pas l’être tout comme la nécessité de préparer son organisation. En matière d’IA par exemple, travailler sur des données non qualifiées et impropres entraînerait des biais dans les résultats. Il est crucial que tous les acteurs disposent d’un niveau minimal de compréhension. »

La question de la protection de ses données, et son corollaire, la continuité des activités, étaient logiquement eux aussi au centre de l’attention. « Il ne s’agit pas de prétendre que l’on va éviter toutes les attaques, mais de savoir anticiper ce moment afin d’être prêt lorsqu’il surviendra. » Sur ce point, la réponse est là encore hybride, avec un volet technologique et un indispensable travail de sensibilisation à la cybersécurité dans les établissements de santé.

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