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LPM 2024-2030 : Espace, fonds marins, cyber, les nouveaux espaces de souveraineté !

La nouvelle Loi de Programmation Militaire vise à consolider la supériorité technologique de l’armée française dans de nouveaux champs de conflictualité.

Un conflit aux portes de l’Europe, des théâtres d’opérations en constante évolution, une cybermenace qui s’impose comme un nouveau champ de bataille virtuel aux conséquences bien réelles… C’est à l’ensemble de ces enjeux que la Loi de Programmation Militaire 2024-2030 ambitionne de répondre. Ce texte législatif qui fixe le budget et les objectifs des armées françaises pour les sept prochaines années a été définitivement adopté par le Parlement le 13 juillet 2023.

Avec un budget de 413,3 milliards d’euros pour les armées, soit une augmentation de 30 % par rapport à la précédente LPM, le budget de la Défense (en hausse continue depuis six ans), s’élève en 2023 à 43,9 milliards, selon les chiffres du ministère des Armées. Ce budget devrait être encore revu à la hausse par étapes successives dans les prochaines années pour atteindre puis dépasser 2 % du PIB (produit intérieur brut) français. Derrière ces chiffres, une réalité : permettre aux armées françaises de faire face aux nouvelles menaces émergentes.

Programmation militaire : une loi pour quoi faire ?

La France vote régulièrement des lois de programmation militaire pour garantir sa sécurité nationale et maintenir sa défense en ligne avec les évolutions géopolitiques et technologiques. Ces lois, généralement adoptées tous les 4 à 5 ans, fixent les objectifs, les moyens financiers et les priorités de la défense française. Elles permettent d’assurer une planification à long terme des investissements dans les forces armées, de moderniser les équipements, d’anticiper les menaces émergentes et de maintenir l’efficacité opérationnelle. De plus, elles assurent la cohérence entre les ressources disponibles et les ambitions stratégiques du pays, tout en rendant compte de manière transparente devant le Parlement.

La particularité de la LPM 2024-2030, c’est le sens qui est donné à cette programmation. Traduisant la volonté de renforcer les capacités militaires françaises, elle prévoit des investissements massifs dans l’acquisition de nouveaux équipements, l’amélioration de la formation des militaires et le développement de nouvelles technologies. Les moyens associés à la LPM 2024-2030 ont vocation à mieux préparer les armées françaises aux nouvelles menaces :

  • En renforçant les capacités de dissuasion nucléaire,
  • En luttant contre les cyberattaques,
  • En se préparant à des conflits de haute intensité,
  • En faisant l’acquisition de nouveaux avions de combat, de drones, de missiles et de navires.

 

Drones, robots, lasers… et YODA

Se doter de moyens financiers plus importants, c’est bien. Les employer à bon escient, c’est encore mieux ! Aussi, considérant que les espaces de souveraineté évoluent considérablement, le LPM 2024-2030 prévoit de renforcer les orientations stratégiques de l’armée française autour de trois axes : l’espace, les fonds marins et le cyberespace.

L’espace s’impose plus que jamais comme un théâtre d’opérations à part entière, avec le développement de nouveaux systèmes d’armes et de technologies spatiales. La France prévoit par conséquent de renforcer ses capacités spatiales pour garantir sa sécurité et son autonomie stratégique.

la LPM consacre près de 6 milliards d’euros au renforcement de l’action de la France dans l’espace.

 

Programmation des satellites patrouilleurs-guetteurs (YODA, une première européenne), développement de nouvelles technologies spatiales (drones, lasers, etc.), création d’un centre de commandement, de contrôle, de communication et de calcul des opérations spatiales (C4OS), la LPM donne à l’armée française les moyens de s’orienter sur le « New Space » en consacrant près de 6 milliards d’euros au renforcement de l’action de la France dans l’espace sur la période 2024-2030.

Les fonds marins sont également un domaine stratégique important, abritant des ressources naturelles précieuses autant que des câbles sous-marins essentiels à la communication et des infrastructures sensibles. La France prévoit de renforcer ses équipements de surveillance des fonds marins, mais aussi de développer de nouvelles technologies de défense sous-marine, orientée autour de drones et robots pouvant être engagés jusqu’à une profondeur de 600 mètres !

Enfin, le cyberespace est érigé comme un espace de souveraineté prioritaire et, à ce titre, dispose d’un programme d’investissement de 4 milliards d’euros sur la période 2024-2030. L’actualité récente a démontré qu’il peut être utilisé pour mener des attaques contre les infrastructures critiques, les systèmes d’information et les données sensibles. La France envisage donc de développer ses capacités de cyberdéfense pour protéger ses intérêts, mais dispose également de doctrines en matière de lutte offensive et d’influence.

Le numérique : un point de convergence stratégique

Dans un monde toujours plus interconnecté, où la donnée est omniprésente et où l’information s’impose comme une arme stratégique, le numérique est au cœur de la transformation des armées françaises. Utilisation de drones pour la surveillance et le combat, recours à la réalité augmentée pour la formation des militaires ou encore accélération de l’exploitation de l’intelligence artificielle pour la prise de décision, le digital devient, avec la LPM 2024-2030, le point de convergence de la stratégie militaire française !

 

Envie d’aller plus loin ? Vous pouvez consulter le projet de loi LPM 2024-2030.

 

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